Lorsque l’on attend un bébé, on est amené à consulter de nombreux professionnels… Dans son livre « Accompagner la future maman, de la grossesse à l’accueil du bébé », l’auteure, Sophie Gamelin-Lavois clarifie les choses.
Ce livre permet d’en savoir plus sur ces différentes professions. J’ai trouvé intéressant le fait qu’elle précise les compétences des sages-femmes. Elle passe aussi un long moment sur le métier de doula, métier particulièrement controversé. Ces informations sont intéressantes pour se faire une opinion…
En voici un résumé :
Auparavant, les femmes accouchaient entourées d’autres femmes en général. C’est dans les années 1950 qu’elles ont commencé à se rendre à l’hôpital pour accoucher. Les naissances y étaient donc bien plus sécurisées. Mais les mamans se sont retrouvées dans une sorte de solitude affective même si les pères y ont été admis.
Sous le poids du médico-légal et sous la pression des restrictions budgétaires, si une meilleure prise en charge médicale est indéniable, pour de nombreux parents, elle s’est faite au détriment de l’accompagnement affectif.
L’accompagnement médical
L’auteure rappelle quels sont les différentes spécificités de chaque personnel médical pouvant être consulté lors de la grossesse:
-Médecin généraliste
-Gynécologue
-Gynécologue obstétricien :
Il est le spécialiste des grossesses et naissances à risque. Il participe aux accouchements en clinique mais est appelé seulement en cas de complications à l’hôpital.
-La sage-femme :
Elle est apte à suivre toute grossesse « physiologique » (normale) et à réaliser seule un accouchement « physiologique ».
Ses compétences sont très variées. Elles vont des consultations pré et postnatales à la pratique de certains gestes médicaux en passant par des séances de préparation à la naissance, la rééducation du périnée et bien d’autres choses.
Certaines effectuent un accompagnement global (grossesse, accouchement, suites de couches). La future maman n’est donc suivie que par un (e) professionnel (le). Celui-ci prend en compte différents aspects de sa vie de future maman.
Leurs lieux d’exercice sont très variés : hôpital, libéral, PMI…
Les femmes doivent pouvoir choisir le professionnel en qui elles ont confiance.
L’accompagnement non médical
Les doulas
Les femmes ne sont plus seules actuellement pour accoucher. Les sages-femmes ne sont pas suffisamment nombreuses. Une profession voit le jour : les doulas (ou accompagnantes à la naissance, accompagnantes périnatales, ces termes sont proches malgré quelques nuances).
C’est une femme qui aide une autre femme lors de la grossesse, l’accouchement et la période postnatale, grâce à son expérience et à sa formation. Elle apporte un soutien émotionnel et logistique mais ne remplace pas le suivi médical.
En France (ce n’est pas le cas dans d’autres pays comme le Canada ou en Angleterre), le métier de doula est très controversé.
D’une part, on considère qu’elles peuvent empiéter sur le métier de sage-femme et que les parents ne soient pas conscients des limites de leurs savoirs. Leurs statuts ne sont pas clairement définis. Une doula ne peut par exemple pas faire appliquer le projet de naissance et n’a pas de rôle de médiatrice entre les parents et les professionnels de santé.
Mais d’une autre part, les parents ayant fait appel à une doula en sont satisfaits. Les accouchements se passent statistiquement mieux.
Le cadre doit être respecté par les doulas et compris par les parents. Tout doit être clair et l’accompagnement doit exister dans le respect de chacun.
L’association “doulas de France” a d’ailleurs mis en place une charte et une éthique de l’association.
Mais des incohérences existent dans ce métier qui par exemple, ne s’adresse qu’aux femmes. C’est discriminatoire dans un cadre professionnel (mais autorisé dans un cadre associatif).
L’auteure aborde ensuite l’exercice illégal du métier de sage-femme ainsi que la non-assistance à personne en danger, les accouchements non assistés médicalement (quand les parents refusent délibérément de faire appel à un professionnel médical).
Sophie Gamelin-Lavois n’est pas contre les doulas mais pense qu’une réflexion profonde devrait avoir lieu pour s’interroger sur la manière dont cet accompagnement pourrait avoir lieu en France. En effet, la dimension affective, le sentiment de sécurité font partie des besoins fondamentaux d’une femme qui accouche.
Elle pense qu’il serait intéressant de creuser la piste du « service à la personne » (travailleuse familiale, technicien d’intervention sociale et familiale). On pourrait éventuellement y ajouter une formation supplémentaire autour de la naissance.
Consultante en périnatalité
L’auteure, qui est consultante en périnatalité, évoque ensuite ce métier, à différencier des doulas. Elle met l’accent sur l’importance de donner des informations (de sources sérieuses) aux futures parents. Cela favorise leur participation active. Il est important de prendre du recul sur son vécu. Ainsi, cela permet d’éviter de transmettre ses peurs et d’accepter les choix des personnes.
Je précise (moi, Emeline 🙂 ), que je développe le métier de conseillère en périnatalité / baby planner, dans cet article sur ce métier qui gravite autour de la naissance, proche de celui de consultante en périnatalité.
La préparation à la naissance
Elles ont commencé à se mettre en place dans les années 1950 avec la notion « d’accouchement sans douleur ».
Aujourd’hui, 8 séances de préparation à la naissance et à la parentalité sont proposées (même si elles n’ont plus grand-chose à voir avec l’accouchement sans douleur). Elles sont remboursées à 100% si elles sont réalisées par une sage-femme ou un médecin.
Dans les préparations « classiques », on explique ce qui va se passer dans le corps et à l’accouchement. Mais les femmes se tournent de plus en plus vers le privé. Elles y suivent d’autres types de préparations à l’accouchement (haptonomie, chant prénatal, piscine…).
Beaucoup de femmes n’en suivent pas.
Elles ont pourtant toutes besoin de parler de leurs peurs, de leur grossesse etc et ont besoin d’être écoutées et informées sur les différentes aides possibles, autres que médicales, lors de la naissance.
Vers plus d’humanité
Il est important de toujours améliorer la sécurité. Il l’est tout autant de laisser plus de place à l’humanité (un des buts des maisons de naissance par exemple).
Main dans la main
Pour l’auteur, il est important de réfléchir à l’articulation des différentes professions qui tournent autour de la naissance, dans le contexte français.
La diversification de l’offre de soins est importante notamment par la création de filières physiologiques : plus de sages-femmes (une femme/ une sage-femme) avec de meilleures conditions de travail, maisons de naissance… Une approche de la naissance plus respectueuse de son caractère naturel et physiologique est souhaitable ainsi qu’une meilleure prise en compte de la dimension psychique de cet événement. L’auteure évoque aussi le rôle des psychologues qui travaillent en maternité par exemple.
Pour l’auteur, accompagner quelqu’un, c’est « marcher à ses côtés en le laissant libre de choisir son chemin et le rythme de son pas ».
Et vous, qu’en pensez-vous?
Bravo emeline pour ce très bel article. Beaucoup de femmes ne savent pas qu’elles ont ces possibilités! Merci à toi de les présenter si bien.
Belle continuation à toi 🙂
Merci beaucoup Sonia! Mais c’est surtout l’auteure du livre qu’il faut remercier :-)! Quant à l’accompagnement global, tu es une spécialiste maintenant, c’est pour ça que j’ai mis le lien vers ton article 🙂 ;-)!!! Belle continuation à toi également :-)!!
AH oui !! Merci beaucoup pour le lien je n’avais pas vu! 😉
🙂 🙂