Les droits, le respect des femmes. On en parle beaucoup en ce moment…
Je tiens à participer à ce mouvement à ma façon. Je choisis le 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Parce qu’on en est là… Oui, c’est bien, il faut en parler, même si je ne trouve pas normal de devoir encore le faire…
Je parle “enfants” dans ce blog donc je vais m’exprimer à ce propos. Et ça tombe bien parce qu’à mon avis, tout commence par l’éducation… Je pense que c’est en apprenant à nos enfants à respecter l’autre et à se faire respecter que l’on pourra instaurer un changement.
Actuellement, on dénonce ce mal. C’est très bien mais si seulement on pouvait le prévenir un peu plus (beaucoup plus)… Ca éviterait d’avoir, quelques années plus tard, à “balancer un porc”…
Pensées également pour les filles de ce monde qui ne vont même pas à l’école et pire encore.
Je me pose de nombreuses questions au sujet de l’égalité des filles et des garçons… et je vous en pose également… Parce que rien qu’en France, il y a du travail…
La part du biologique
Les hommes et les femmes sont différents. Et là, je ne parle pas des droits ou du respect bien sûr… Mais où se trouve la part du social et du biologique (sachant qu’on a peut-être tendance à attribuer de la “biologie” là où il est en effet question de conditionnement…)?
Ma mère m’a toujours dit que devant un ballon, je le lançais systématiquement à la main, mon frère au pied.
Les femmes ont toujours porté les enfants et les porteront toujours (quoique 😉 ) même si le rôle des papas, des conjoints est bien sûr fondamental.
L’autre jour, j’ai voulu mettre mes pneus neige. Je n’ai jamais réussi à dévisser les roues! Grrr! Merci mon voisin!
C’est une vraie question. Une fois adultes: faut-il tendre vers l’égalité ou la complémentarité?
Ma réponse serait que chacun se sente en adéquation avec ce qu’il souhaite être…
Les capacités
Les filles: vous êtes capables de réussir, tout autant que les garçons.
Le livre passionnant “et si elle était surdouée” dénonce le fait que les filles, beaucoup moins nombreuses dans les filières scientifiques, sont fortement désavantagées dès le départ. Elle partent avec un handicap. Leurs jeux/ jouets impliquent qu’elles sont moins confrontées à tout ce qui permet de développer la logique, le spacial. Elles reçoivent moins de jeux de construction par exemple.
Et, pire encore… parents comme enseignants avons des préjugés inconscients sur leur réussite en maths. On attribue plus facilement la réussite d’une fille à son travail, la réussite d’un garçon à ses capacités par exemple.
Si je pense qu’en prendre conscience est un premier pas, que pouvons donc nous faire pour chasser ces stéréotypes de notre inconscient?
Les livres
Il y a quelques jours, je suis tombée devant deux livres d’une même collection dans un magasin. L’un parlait de loups et s’adressait aux garçons, l’autre parlait de danse et s’adressait aux filles…
Il y a beaucoup plus de héros masculins que féminin dans les livres pour enfants. Il y a beaucoup plus de personnalités masculines que féminines dans les manuels scolaires. Etc…
Les livres font passer des messages…
A nous de voir ce que l’on veut en faire…
Une prochaine fois, j’aimerais vous raconter l’histoire du “beau au bois dormant” pour “rigoler”…
Pour ma part, si je constate quelque chose qui me “dérange” dans une histoire, je reprends en expliquant “à ma façon”, en essayant de pousser à la réflexion en fonction de l’âge! Encore faut-il que je me rende compte que c’est déplacé…
Que pensez-vous des messages véhiculés par les livres et comment les “gérez-vous”?
Une expérience
Quand j’étais à la fac, en psychologie, avec d’autres étudiantes, nous avions mis en place une expérience sur le sexisme ordinaire en quelque sorte…
Nous présentions le CV d’une femme à un groupe de personnes.
Nous présentions en parallèle le CV d’un homme (le CV était le même, seul le prénom changeait) à un autre groupe de personnes.
Ces personnes, dans chacun des groupes, devaient dire si elles auraient souhaité l’embaucher (la femme pour le premier groupe, l’homme pour le deuxième) pour le métier de professeur des écoles.
Les résultats étaient flagrants: presque tout le monde était prêt à embaucher l’homme contrairement à la femme. Le pire était que les réponses étaient les mêmes que les personnes interrogées soient des hommes ou des femmes.
Cela appuyait le fait que, à compétences égales, un homme a beaucoup plus de chances de se faire embaucher. Ce n’est pas forcément valable pour tous les métiers. Mais je pense que ceux où cela ne s’applique pas sont très rares puisque déjà, pour le métier de professeur des écoles (métier pourtant exercé par beaucoup plus de femmes), la différence était flagrante. Et ce, que ce soient des hommes ou des femmes responsables du recrutement, les préjugés étant intériorisés. On n’en a donc pas toujours bien conscience…
Cette expérience a plus de 10 ans (!), il pourrait être intéressant de la refaire pour voir si des choses ont changé… J’ai envie d’être optimiste même si j’ai un gros doute…
L’intégration
C’est tout de même compliqué… Une fille qui n’a pas de vêtement rose ou brillant sera moins “à la mode”.
Avec l’entrée à l’école, les goûts changent et ils deviennent plus conformes aux “attentes” de la société. Si le bleu était la couleur préférée d’une petite fille, elle aura beaucoup de chance de devenir le rose… C’est un peu un signe d’appartenance et continuer à ne vouloir porter que du bleu (ou du rose pour un garçon) montre que l’on veut au contraire se démarquer.
Pour ma part, je pense que le choix de couleurs, de vêtements, n’est pas fondamental… Le problème arrive quand les couleurs sont associées à des “messages” (cf les boîtes de jeux roses et les boîtes de jeux bleues qui n’ont pas du tout le même contenu…).
Qu’en pensez-vous?
Pour moi, ce à quoi il faut faire attention…
Ce qui prime, c’est l’apprentissage du respect des uns et des autres. C’est le fait que chacun (e) puisse s’épanouir selon sa vraie personnalité et accomplir ce qu’il est (vraiment) capable de faire, en dehors des préjugés inconscients et du poids de la société.
Et là, nous, parents et/ ou professionnels de l’enfance avons un rôle énorme à jouer pour aider les filles (et les garçons) à s’épanouir…
Je me demande souvent si je réagirais de la même manière si j’avais un garçon, si la limite de ce que je juge dangereux pour elle serait la même, si je valoriserais de la même façon telle ou telle réussite.
J’aimerais que les filles se sentent capables de réussir (là, il n’y a aucune différence biologique…) à l’école. Puis, plus tard, professionnellement.
J’aimerais que les garçons puissent exprimer plus librement leurs émotions.
Je voudrais que les filles, les adolescentes puis les femmes sachent à quel point on leur doit le respect.
Je voudrais que les garçons, les adolescents puis les hommes sachent à quel point ils doivent les respecter.
Quand je parle de respect, je parle du respect de la personnalité, du corps, du “non” associé, du consentement (euh, on est d’accord, le respect, c’est large, il y a bien d’autres choses à travailler, là, je reste dans le thème…). J’évoque plutôt celui des filles, des adolescentes, des femmes parce que c’est bien souvent celui-là qui est en cause mais je déplore l’inverse également…
Je souhaiterais que l’on apprenne, aux filles comme aux garçons, à participer petit à petit aux tâches ménagères.
Etc…
Comment intervenez-vous auprès de vos enfants pour cela?
Et tout ça, pour moi, ça passe (en partie) par l’éducation…
On ne peut pas tout maîtriser, loin de là. Mais je reste persuadée que l’on a un rôle énorme à jouer!
Avez-vous mis (ou mettez-vous) des choses en place avec les filles et les garçons pour avancer sur ce point?
Photo de couverture: cuncon
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J’ai adoré cet article, Emeline. Merci!
Je suis tout-à-fait d’accord, laissons nos enfants exprimer leurs envies et besoins et laissons les être qui ils sont!
C’est certain, nous avons gros à jouer. Je pense qu’entre notre génération et celle de nos enfants il y a une charnière. C’est à nous de les guider pour faire évoluer les mentalités. Je me mets pas mal de pression à ce sujet il faut bien l’avouer. Je veux que ma fille puisse devenir une adolescente épanouie à la recherche libre de qui elle est vraiment.
En ce sens, je fais beaucoup d’efforts dans ma relation avec mon mari. Par exemple, tu parlais des tâches ménagères. Je suis la première à critiquer ce qu’il peut (ou veut) bien faire. J’essaie de changer cela (entre autres). J’aimerai que ma fille puisse faire confiance à son conjoint, s’il y en a un, et que d’ici là, il soit normal qu’un conjoint se prête aux tâches ménagères sans se faire houspiller par sa femme si c’est mal fait (ou pas fait comme elle le voudrait…)! L’image qu’elle a de ses parents est très importante, bien-sûr, alors je ne veux pas gâcher ça en râlant bêtement pour des broutilles sur mon mari devant ma fille.
Merci de m’aider à évoluer dans ce (long) chemin vers plus de respect et vers l’égalité entre hommes et femmes.
Natacha
Bonjour Natacha,
Tout d’abord, un grand merci pour ton commentaire!!!
Je pense comme toi que nous avons un très grand rôle à jouer dans l’éducation de nos enfants!
Je suis d’accord, c’est très difficile, d’autant plus quand on sait que tous, hommes comme femmes, avons intériorisé un grand nombre de stéréotypes… et avons souvent, comme tu dis, le comportement qui va avec!
Alors, rien qu’en se posant des questions, en échangeant sur l’éducation, c’est déjà un très bon début il me semble. Il faut que les lois évoluent dans ce sens (puis l’application et le respect de ces lois…) pour plus d’égalité et de respect et pour qu’enfin, “la honte change de camp” (entre autres)!
J’essaie de rester optimiste en me disant que les choses évoluent petit à petit malgré tout (nos grands-mères ont eu le droit de vote, nos mères ont connu mai 68… enfin, les miennes 😉 ).
Mais c’est sûr que, encore actuellement, en France, les inégalités sont encore si importantes que ça fait froid dans le dos. C’est vrai que c’est un long chemin… Alors, ne baissons pas notre garde!
Hello Emeline !
Je découvre avec plaisir ton blog !
Pour répondre à ta question, (Je suis instit en maternelle MS et papa) j’essaie de ne pas participer à la promotion de ces clichés (qui restent prédominants dès le plus jeune âge sûrement sous l’influence du marketing média et des parents conservateurs).
Je danse avec mes élèves, je passe le balai, je range presque autant que ma très chère ATSEM (Et déjà instit en maternelle, plutôt rare)
A la maison, mon fils et ma fille font autant les tâches ménagères que moi ou ma femme. Voilà.
Longue vie à ton blog et à bientôt !
Hello Jean-Philippe,
Merci beaucoup pour ton commentaire!
C’est vrai qu’il y a moins d’instit homme en général, alors en maternelle…
C’est vraiment chouette tout ce que tu fais par rapport à tes élèves, ta famille!
C’est en faisant chacun des actions comme celles-là que les choses évolueront!
Et tu as raison de rappeler que les hommes ne sont pas tous irrespectueux, bien au contraire, alors merci à toi!
A bientôt!
Ok. Merci pour ta réponse Emeline!
🙂